Quelles sont les conséquences du confinement sur notre santé mentale et physique ? Quels traumatismes nouveaux a-t-il générés ? Quel processus thérapeutique peut-on envisager à distance ?
Ce sont là les questions initiales qui ont provoqué la réflexion d’une série d’auteurs, tous impliqués dans les observations et soins comportementaux de nos contemporains, et de leurs patients.
Psychiatres, psychologues, psychomotriciens, pédopsychiatres, éducateurs de la Protection Judiciaire de la jeunesse… plus d’une douzaine d’intervenants dans cet ouvrage collectif s’interrogent, observent, diagnostiquent quant aux effets déjà visibles des confinements dûs à la Corona-Saga.
Les Corona-angoisses
« Sans savoir encore si cette crise, à l’instar des autres grandes épidémies des siècles derniers, agira comme un catalyseur de changement profond de nos modes de vie, nous savons déjà qu’elle aura été un puissant révélateur des fragilités de nos sociétés. »
Les initiateurs de l’ouvrage signalent : « L’enfant, l’adolescent, l’adulte confiné ont vu leur univers réduit à un huis-clos familial, à risque pour certains, amplifiant souvent les fragilités préexistantes et catalysant les tensions, les violences parfois, remettant au goût du jour la possibilité de s’ennuyer, sans échappatoire. »
Les contributeurs au livre, cliniciens éclairés, veulent ici répondre à toute une série d’interrogations, toutes plus pertinentes les unes que les autres : que pouvons-nous apprendre d’une telle épreuve ? Quels ont été les vécus des patients, des bébés, des familles, des enfants, des adolescents et des adultes ? Quelles pratiques singulières, innovantes, ont été mises en place, dans l’urgence, le désarroi, mais en puisant au sein des ressources parfois insoupçonnées des thérapeutes autant que des patients ?
Les enjeux
Cet ouvrage, véritable « retour sur expérience », offre un partage riche, passionnant, préoccupant, nécessaire, tout en scrutant l’ensemble sous l’éclairage et l’articulation corps-psyché.
"Comment d’ailleurs aurions-nous pu faire autrement lorsque l’on a constaté, presque dans des conditions de laboratoire, que l’impact des mesures qui touchaient le corps augmentait de manière exponentielle la prévalence des troubles psychiatriques ?"
E.D.